Depuis une quinzaine d’années, les écoles privées hors contrat se multiplient en France. Dans le même temps, leurs promoteurs sont de plus en plus soucieux de permettre leur accès à un public socialement diversifié, ce qui conduit à une diversification des stratégies économiques. À partir de l’étude d » un panel d’écoles alternatives ouvertes depuis une vingtaine d » années et de la réalisation de monographies d » établissement permettant des comparaisons dans le temps et dans l’espace des stratégies des novateurs, cet article propose une typologie des différentes logiques financières présidant à leur ouverture et à leur fonctionnement les deux premières années, et analyse les conséquences de ces choix en termes de mixité sociale et de pérennisation du projet. Trois logiques sont distinguées : celle du modèle classique de la création d’entreprise avec un recours à l’emprunt et l’embauche d’un ou plusieurs salariés (un modèle solide, mais induisant des coûts de scolarité élevés) ; celle de la création par des passionnés assurant eux-mêmes l’ensemble des tâches sans rémunération pour permettre un coût de scolarité limité ; celle d’écoles souhaitant être accessibles à tous avec un coût très réduit de scolarité, mais au prix de « bricolages économiques » complexes qui rendent la survie de ces structures très fragile.