“…Suivant le modèle esthétique du shanshui (Escande, 2005), l'aménagement touristique des villages valorise rivières, cascades, rochers, vues sur la montagne au moyen de belvédères, avec l'ajout d'éléments architecturaux pittoresques (ponts, kiosques, portes...). Deuxièmement, cette mise aux normes passe par le renforcement des caractères ethniques des villages (écriture shui, peintures, croyances, ornementations architecturales, spectacles de danses), une folklorisation des savoirs et des pratiques qui correspond ici à un processus de « shuiification » ; tout cela s'inscrivant dans une « logique de consumérisme culturel » et de « commercialisation des symboles » qui se fonde sur « le recours à une symbolique stéréotypée » (Xiang et al, 2017). Cela s'accompagne enfin de la modernisation des campagnes : routes, protection incendie, éclairage et toilettes publiques... À l'origine du paysage touristifié : un processus descendant celui d'une ethnicité folklorisée, tandis que la mise en ressource obéit à un schéma de mise en exergue d'éléments de paysage « naturels » et « pittoresques » propre à toute la Chine.…”