“…Ces mutations sont révélatrices de deux phénomènes : d'une part, des enjeux socioprofessionnels tant pour les médecins que pour les journalistes, mais aussi pour les hommes politiques, les malades et les associations ; d'autre part, du phénomène de « socialisation » de la maladie notamment sous l'action des médias de masse. À la suite de plusieurs affaires (sang contaminé, hépatite B, amiante,…) et, surtout, avec la médiatisation de la lutte contre le sida, les modalités du débat sur la santé et sur la médecine ont évolué : les malades et les associations sont devenus des acteurs privilégiés des émissions de télévision, effaçant peu à peu la place des professionnels de santé et des professionnels de l'information (Marchetti, 1997 ;Henry, 2000 ;Barbot, 2002 ;Dodier, 2003) 1 . Médecine et santé débordent alors du seul cadre des émissions médicales et donc de l'unique sphère scientifique pour intégrer celle des émissions de société (Soulages, 2003 : 1).…”