Muséologie et recherches sur la culture 38 | 2021 Patrimonialisations de la littérature Dossier Quand exposer, c'est paysager. L'« effet parc littéraire » à travers l'exemple de Gabriele D'Annunzio When exhibition becomes landscaping. The "literary park effect" as seen through the example of Gabriele D'Annunzio Cuando la exposición es paisajismo. El "efecto parque literario" a través del ejemplo de Gabriele D'Annunzio L D G p. 197-223 https://doi.org/10.4000/culturemusees.7078 Résumés Français English Español Les parcs littéraires -présentés ou non sous ce désignant -connaissent un certain essor, depuis une trentaine d'années, en tant que supports de médiation culturelle et de patrimonialisation des écrivains. En cherchant à cumuler l'exposition littéraire avec de multiples expériences de plein air, comme le tourisme, la randonnée ou l'écologie, ces parcs illustrent la tendance contemporaine à diversifier les pratiques dans le creuset d'une « paysagisation » au sein de laquelle la littérature prend, selon les cas, valeur de ferment, de garantie ou d'alibi. Centrée sur le cas des parcs littéraires italiens, institution pionnière en la matière, l'étude cherche à décrire l'exposition de la littérature à l'oeuvre dans ces espaces dont les prérogatives ne sont plus muséologiques au premier chef. Pour appréhender ce type d'exposition, des notions forcément étrangères aux heritage studies sont convoquées, comme celles d'ancrage, de trans-tourisme ou d'éthique écocentrée. Enfin, parce que les parcs littéraires restent de toute façon des lieux véhiculant une conception (au moins latente) du patrimoine qu'ils mettent à l'honneur, l'image des écrivains rendue par leur discours, leur scénographie et leurs contenus demeure pertinente à analyser. Dès lors, à travers le cas de Gabriele D'Annunzio, représenté en Italie dans deux « parcs » que sont, chacun à leur façon, le Vittoriale et le Parco letterario Gabriele D'Annunzio, on pourra pousser un questionnement plus topologique sur l'« effet parc » dans l'exposition littéraire.Literary parks, whether named as such or not, are currently seeing a certain success, for the past thirty years, as spaces of cultural outreach and literary patrimonialisation. By seeking to combine literary exhibition with multiple open-air experiences, such as tourism, hiking and ecology, these parks illustrate the contemporary tendency to the diversification of practices in a sort of melting pot of "landscaping" in which literature, depending on the context, takes on the role of catalyst, guarantee or excuse. Focusing on the case of Italian literary parks, pioneers in this field, this study seeks to describe the exhibition of literature at work in these spaces in which museological imperatives are no longer paramount. To understand this sort of exhibition, concepts are called upon that are foreign to heritage studies, such as anchoring, transtourism, or eco-centered ethics. Finally, because literary parks remain in any case spaces that communicate a conception (more or less latent) of the heritage they ...