“…Certes, des pratiques de réappropriation individuelle et collective du savoir sur le corps et de validation de l'expérience des femmes voient le jour dans les centres du Planning familial (Mouvement français pour le planning familial, 2006) ou au sein du MLAC, mais on est encore loin de l'autodétermination, de la véritable autonomie qui consiste à écrire le texte que l'on va ensuite jouer. Certes, les militantes féministes s'affirment comme des actrices à part entière de leur santé, des usagères « actives, politisées et conscientes de leurs droits » (Favier, 2014, p. 27) prônant effectivement une autonomie face à la parole des experts, mais l'exercice de cette autonomie reste encore encadré par le médical (même si les médecins en question sont des femmes ou les « jeunes fous gauchistes du GIS » [Mouvement français pour le planning familial, 2006, p. 132]). L'emploi du terme d'usager.ère, alors valorisé, renvoie d'ailleurs à cette idée d’« une série de compétences pratiques et narratives déployées dans le cadre privilégié des services publics » (Le Blanc, 2010, p. 303), ici les services médicaux.…”