Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne.https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit.Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. L es travaux académiques traitant de la rémunération des dirigeants se sont multipliés ces dernières années (Devers et al., 2007;Boyd et al., 2012), en réponse notamment à un questionnement social portant sur le bien-fondé des niveaux de rétribution offerts aux dirigeants des grandes sociétés cotées (Wade et al., 2006;Kanagaretnam et al., 2009). Toutefois, à notre connaissance, aucune étude n'a, à ce jour, exploré la question de la rémunération des présidents « non exécutifs » qui siègent à la tête des conseils d'administration ou de surveillance des sociétés sans en assumer les fonctions de directeur général 1 . Pourtant, la rémunération des présidents non exécutifs a fait l'objet de nombreux débats récents en France, et ce pour deux raisons principales. Premièrement, leur niveau de rému-nération apparaît particulièrement élevé eu égard aux pratiques européennes (Proxinvest, 2009; Heidrick et Struggles, 2011). Deuxièmement, les rémunérations des présidents non exécutifs sont sujettes à controverses dans la mesure où elles échappent partiellement au contrôle des actionnaires, en ce sens qu'elles ne font pas systématiquement l'objet de conventions régle-mentées comme l'exige pourtant la loi. Il apparaît donc particulièrement intéressant d'en analyser les déterminants, jugés aujourd'hui trop opaques par les autorités de régulation.
RésuméCette étude s'intéresse aux déterminants de la rémunération des présidents non exé-cutifs des sociétés du SBF 120, et étudie en particulier dans quelle mesure les caracté-ristiques de capital humain des présidents affectent leur niveau de rémunération. A partir d'un échantillon de 203 observations sur la période 2005-2011, nous montrons que la qualification, signalée par le diplôme, permet une surreprésen-tation des lauréats d'écoles prestigieuses aux fonctions de présidents sans impliquer un niveau de rémunération supérieure. En revanche, c'est la compétence liée à l'expérience -appréhendée notamment par le passage à un poste de dirigeant exécutif -qui influence leur niveau de rémunération.