Pour étudier les effets ototoxiques des solvants industriels dans le cadre d’études épidémiologiques, il faut disposer de tests audiologiques adaptés. Cette adaptation doit tenir compte de plusieurs contraintes: les tests doivent pouvoir déterminer les niveaux lésionnels liés au processus ototoxique incriminé, ils doivent répondre à des critères de qualité nécessaires aux études épidémiologiques en général (reproductibilité et sensibilité), et tenir compte de l’environnement dans lequel ils seront effectués, en entreprise, auprès de salariés a priori asymptomatiques. Deux batteries audiologiques font référence, ce sont celles mises au point par les équipes suédoises d’Odkvist et de Johnson. Elles utilisent un matériel vocal adéquat qui n’est pas disponible en français. Les auteurs ont donc choisi de développer une batterie en langue française, comparable aux batteries de référence existantes tout en respectant les contraintes de pertinence et de qualité des tests, de faisabilité en entreprises et en utilisant le matériel vocal français disponible. La batterie en langue française proposée ici comprend l’audiométrie tonale liminaire selon la technique d’Hughson Westlake, l’audiométrie vocale dans le bruit selon la méthode d’interpolation d’Hagerman, l’audiométrie vocale à interruptions périodiques adaptée avec listes de Fournier, la recherche des réflexes stapédiens et l’étude des produits de distorsion.