Intimement liées à l’architecture, les peintures murales d’époque romaine constituent un mobilier archéologique dont l’analyse permet d’observer les modes de construction et de rétablir les élévations des bâtiments. Ces indices sont particulièrement utiles lorsqu’il s’agit de documenter une architecture en terre le plus souvent disparue. À Nîmes, à Arles ou encore à Clermont-Ferrand, la présence d’étages à même pu être prouvée pour des constructions en adobe. Incendié, l’enduit conserve aussi au revers les couches de terre et les empreintes qui révèlent le mode de construction des parois à pans de bois, clayonnages ou lattis. Mais au-delà du mur, la terre entre aussi en jeu dans la composition de l’enduit en lui-même, notamment pour certains plafonds où on préfère une argile fine à un mortier qui garantirait pourtant une prise à fresque. Enfin, la terre est aussi, par la variété des teintes qu’elle peut prendre, un pigment utilisé pour la peinture à fresque. Textes antiques et analyses physico-chimiques révèlent toute la diversité des gisements, leur exploitation et le commerce parfois lointain qui en est fait.