RésuméLa gouvernance forestière au Québec a subi de multiples mutations au cours des dernières décennies. D'un régime forestier qui favorisait les acteurs industriels, le gouvernement québécois a progressivement intégré toute une variété d'acteurs locaux et régionaux. Au printemps 2015, le gouvernement adoptait cependant un projet de loi entraînant l'abolition de plusieurs structures de développement régional, notamment les Conférences régionales des élus (CRÉ) qui étaient investies de responsabilités en ce domaine. Cet article présente les résultats d'une étude visant à mieux comprendre les impacts de cette décision sur la participation publique au sein des lieux de concertation propres au milieu forestier. La recherche s'appuie sur une analyse documentaire ainsi que sur 37 entretiens semi-directifs réalisés dans quatre régions du Québec. Parmi les constats qui émergent, mentionnons le désir quasi unanime de maintenir une concertation régionale autour des enjeux forestiers et la confiance limitée des intervenants quant à la volonté et la capacité des acteurs municipaux de reprendre le flambeau. Si de nombreux mécanismes demeurent en place pour assurer la participation des intervenants forestiers et de la société dans son ensemble, l'abolition des CRÉ restreint dans certaines régions les canaux de participation et de communication.Mots clés: participation publique, gestion des forêts, décentralisation, lieux de concertation, Québec, CRRNT, Tables GIRT, loi 28 AbstRAct Forest stewardship in Québec has gone through several mutations during the last decades. From a forest regime that favoured the industrial stakeholders, the Government of Québec has progressively integrated a large scope of local and regional stakeholders. However in the spring of 2015, the Government of Québec adopted a legislation resulting in the abolition of several regional development structures, in particular the regional conferences of elected officials (CRE) which were invested with specific responsibilities in this matter. This article presents the results of a study carried on to better understand the impacts of this legislation on public implication in consultation forums dedicated to the forest. The research is based on a literature review and on 37 semi-structured interviews made in four regions of the province. The findings indicated a quasi unanimous desire to maintain regional consultation on forest issues and a limited stakeholders confidence regarding the willingness and the ability of municipal stakeholders to take up the torch. Even though numerous mechanisms are still in place to ensure forest stakeholders participation and the implication of the community in general, the CRE abolition is restricting in several regions the participation and communication channels.