Les recherches archéologiques menées entre 2014 et 2020 sur l’emprise du quai Saint-Antoine et de la place d’Albon dans le 2e arrondissement de Lyon ont révélé l’existence d’une occupation diachronique longeant la rive gauche de la Saône. La mise au jour d’un bâtiment d’époque romaine, interprété comme un entrepôt, a livré un ensemble d’objets remarquable constituant un « dépôt » en position primaire. Scellée par une grande dalle de marbre, une situle intacte renfermait plusieurs objets de vaisselle en bronze et en verre (patère, flacon) ainsi que trois statuettes de divinités féminines assises sur un banc en alliage cuivreux. Ces éléments, préservés jusqu’à nos jours, sont extrêmement rares et constituent un témoignage inédit de la vie religieuse à Lugdunum. Ils nous apportent de nouvelles données sur un culte – celui des Matrae lyonnaises – déjà bien identifié dans la ville. Cet article propose ainsi une étude exhaustive de l’ensemble du dépôt et de son contexte tout en offrant une synthèse de nos connaissances sur le culte matronal de Lugdunum.