Les innovations pour traiter l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) n’ont pas cessé depuis les premières monothérapies et, en 1996, les premières trithérapies. L’une d’elles vient d’être validée par l’essai ANRS QUATUOR. Elle consiste à prendre deux fois moins de médicaments, en rendant le traitement intermittent. À la demande des patients non adhérents à sa prescription standard, Jacques Leibowitch a encadré cette pratique dès 2002, en s’appuyant sur une étude transgressant le dogme de l’adhésion stricte au traitement quotidien. Ce concept de traitement à temps partiel provenait des travaux du groupe d’Anthony Fauci, mais il le revisitera pour le pousser à son apogée avec la cohorte Iccarre. Son intention strictement thérapeutique s’inscrivit initialement dans le cadre du protocole de soin Iccarre qui, en 2020, comptait 96 patients, majoritairement en réduction médicamenteuse de 70 % grâce à l’ultra-intermittence thérapeutique. Il a posé les bases de l’essai contrôlé QUATUOR dont le résultat, récemment publié, montre la non infériorité des traitements intermittents à 4 jours/7 de médicaments par rapport au traitement standard.