La récidive pénale inclut de nombreux facteurs, principalement d'ordre psychosocial, et elle fait actuellement en France l'objet de nombreuses lois successives et de plus en plus répressives, impliquant la psychiatrie, au temps de l'expertise pénale comme à celui des « soins pénalement ordonnés ». Mais quelle est exactement la place du psychiatre ? Dispose-t-il des moyens destinés à « prédire » la récidive ? Et des moyens de la « prévenir » ? Après une analyse de la problématique, et une description des méthodes actuelles d'analyse du risque de récidive chez les infracteurs, nous présentons les données de l'activité d'une consultation médico-légale destinée à la prise en charge des personnes sous main de justice, sortants de prison et probationnaires avec une mesure de soins pénalement ordonnés. Cette consultation s'intègre dans un dispositif médical, social et judiciaire orienté vers l'insertion des personnes suivies, qui constitue actuellement le meilleur facteur de lutte contre la récidive. L'évaluation clinique et standardisée du potentiel de récidive permet d'ajuster la prise en charge et le partenariat médico-judiciaire de réaliser une « structure intermédiaire » utile à la démarche d'insertion.Mots clés Récidive pénale · Récidive légale · Dangerosité · Prédiction de la récidive · Potentiel de récidive · Évaluation du potentiel de récidive · Partenariat médico-judiciaire · Consultation médico-légale Abstract Criminal recidivism results from a numerous factors, mainly psychosocial factors. It is presently the subject of several successive laws in France, more and more repressive. Psychiatry is involved at the criminal expertise stage as well as at the "criminally ordered care" stage. Which is, however, the exact place of the psychiatrist? Has he really the tools to "predict" a subsequent offense? And to anticipate it? We will first analyze the question and describe current methods used for the evaluation of the risk of recidivism in offenders. We will then show the figures of a forensic clinic activity in charge of individuals released from prison and receiving mandatory probation-based treatment. This clinic is part of a medical, social, and judiciary service oriented towards social integration and rehabilitation of offenders, which may represent the best way to prevent recidivism. A standardized clinical evaluation of the risk of recidivism allows an optimization of the treatment, and the medico-judiciary partnership allows the creation of an "intermediary structure" facilitating the social integration process.