“…Interrogée dans ses dimensions économiques, culturelles, sociales et politiques, la nuit constitue un prisme d'analyse pertinent des espaces urbains et des problématiques d'aménagement et de cohabitation qui lui sont liées. Si une partie des recherches montre que les usages des espaces urbains la nuit sont différents de ceux observables le jour (Bouillon, 2000 ;Chatterton, Hollands, 2003 ;Morelle, Fournet-Guérin, 2006 ;Buhagiar, Espinasse, 2014 ;Shaw, 2014 ;Tadié, Permanandeli, 2015 ;Guérin, 2016), ces dernières passent souvent sous silence les différences pouvant s'établir entre les pratiques des chercheurs s'intéressant à la nuit, et les autres. Dans cet article, je propose donc de revenir sur les spécificités et les difficultés du terrain nocturne, qui s'articulent aux biais qu'engendrent le genre, la race, la classe, l'âge et la nationalité.…”