La revue scientifique est, avec l'ouvrage, l'un des principaux vecteurs de publication des recherches inscrites en sciences humaines et sociales (SHS). Relais de groupes de recherche plus ou moins institués, les revues participent à leur tour de l'institution des divisions internes à l'espace scientifique en (sous-)disciplines, thèmes de recherche ou encore courants théoriques. Or l'édition des revues scientifiques est au prise, ces dernières décennies, avec plusieurs mutations techniques et institutionnelles susceptibles d'affecter en retour les conditions d'accès aux savoirs : la montée en puissance de « l'évaluation » bibliométrique (Anheim & Foraison 2020 ; Gingras 2014), la domination croissante de l'anglais (Sapiro 2008 ;, ou encore, bien sûr, la numérisation et la mise en oeuvre de l'accès ouvert (open access).2 Cela explique la succession de rapports d'études cherchant à quantifier l'écosystème des revues en sciences humaines et sociales ces dernières décennies, occasionnés