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Cet article porte sur l'engagement de libéraux radicaux, surnommés les Rouges, en faveur de la crémation des cadavres dans le Québec du XIX e siècle. Il replace l'histoire de cet engagement dans le contexte du développement transnational des mouvements crématistes européens et américains. La revendication crématiste formulée par certains Rouges faisait en effet tardivement écho à celle de crématistes anticléricaux et républicains de Paris et de l'Italie du Nord. Contrairement à ces derniers, les crématistes rouges ne vivaient pas au sein d'une République, ne disposaient pas d'un cimetière civil et firent l'objet d'une forte répression de la part du clergé catholique jusqu'à la fin du XIX e siècle. Ils ne fondèrent donc pas de crématorium au Québec. Cependant, les Rouges côtoyaient à Montréal une importante communauté protestante, dont certains membres, liés aux mouvements crématistes de Boston, fondèrent en 1901 un crématorium au cimetière Mont-Royal. Ce fut dans cet établissement que quelques Rouges purent joindre le geste à la parole en obtenant l'incinération de leurs corps au début du XX e siècle.This article discusses how and why radical liberals in nineteenth-century Quebec, nicknamed the Rouges (the "Reds"), were committed to the cremation of corpses. It places the history of their campaigning in the context of transnational cremation advocacy, paying special attention to Western Europe and to a lesser degree to Massachusetts. Indeed, the cremationist demands formulated by some Rouges echoed earlier appeals of anticlerical and republican cremation advocates in Paris and northern Italy. However, unlike the latter two groups, rouge cremationists did not live in a Republic, nor was there a secular cemetery in Quebec. Moreover, until the late nineteenth century, the rouges suffered serious repression from the Catholic clergy. They therefore did not found a crematorium in Quebec. Nonetheless, rouge cremationists in * Martin Robert est doctorant en histoire à l'Université du Québec à Montréal (UQAM) en codirection avec le Centre Alexandre-Koyré d'histoire des sciences (CNRS-Paris). Il prépare une thèse de doctorat sur l'histoire des vols de cadavres et de l'enseignement de l'anatomie dans le Québec du XIX e siècle. En collaboration avec le professeur Martin Petitclerc, il prépare également une histoire des lois spéciales de retour au travail au Québec. Cet article est tiré de ses travaux de maîtrise : Martin Robert, « Disposer de son cadavre : la naissance de la crémation au Québec (1874-1914) », mémoire de maîtrise, Université du Québec à Montréal, 2015. Il est également le fruit de recherches complémentaires menées à Paris à l'automne 2015. Deux courts textes de synthèse tirés de ce mémoire sont déjà parus et abordent l'histoire des crématistes rouges de façon superficielle : Martin Robert, « Un nouvel ordre funéraire. L'introduction polémique de la crémation au Québec (1874-1901) » dans Raphaëlle Brien et al. (dir.), Actes du 14e colloque international étudiant du département d'histoire de
Cet article porte sur l'engagement de libéraux radicaux, surnommés les Rouges, en faveur de la crémation des cadavres dans le Québec du XIX e siècle. Il replace l'histoire de cet engagement dans le contexte du développement transnational des mouvements crématistes européens et américains. La revendication crématiste formulée par certains Rouges faisait en effet tardivement écho à celle de crématistes anticléricaux et républicains de Paris et de l'Italie du Nord. Contrairement à ces derniers, les crématistes rouges ne vivaient pas au sein d'une République, ne disposaient pas d'un cimetière civil et firent l'objet d'une forte répression de la part du clergé catholique jusqu'à la fin du XIX e siècle. Ils ne fondèrent donc pas de crématorium au Québec. Cependant, les Rouges côtoyaient à Montréal une importante communauté protestante, dont certains membres, liés aux mouvements crématistes de Boston, fondèrent en 1901 un crématorium au cimetière Mont-Royal. Ce fut dans cet établissement que quelques Rouges purent joindre le geste à la parole en obtenant l'incinération de leurs corps au début du XX e siècle.This article discusses how and why radical liberals in nineteenth-century Quebec, nicknamed the Rouges (the "Reds"), were committed to the cremation of corpses. It places the history of their campaigning in the context of transnational cremation advocacy, paying special attention to Western Europe and to a lesser degree to Massachusetts. Indeed, the cremationist demands formulated by some Rouges echoed earlier appeals of anticlerical and republican cremation advocates in Paris and northern Italy. However, unlike the latter two groups, rouge cremationists did not live in a Republic, nor was there a secular cemetery in Quebec. Moreover, until the late nineteenth century, the rouges suffered serious repression from the Catholic clergy. They therefore did not found a crematorium in Quebec. Nonetheless, rouge cremationists in * Martin Robert est doctorant en histoire à l'Université du Québec à Montréal (UQAM) en codirection avec le Centre Alexandre-Koyré d'histoire des sciences (CNRS-Paris). Il prépare une thèse de doctorat sur l'histoire des vols de cadavres et de l'enseignement de l'anatomie dans le Québec du XIX e siècle. En collaboration avec le professeur Martin Petitclerc, il prépare également une histoire des lois spéciales de retour au travail au Québec. Cet article est tiré de ses travaux de maîtrise : Martin Robert, « Disposer de son cadavre : la naissance de la crémation au Québec (1874-1914) », mémoire de maîtrise, Université du Québec à Montréal, 2015. Il est également le fruit de recherches complémentaires menées à Paris à l'automne 2015. Deux courts textes de synthèse tirés de ce mémoire sont déjà parus et abordent l'histoire des crématistes rouges de façon superficielle : Martin Robert, « Un nouvel ordre funéraire. L'introduction polémique de la crémation au Québec (1874-1901) » dans Raphaëlle Brien et al. (dir.), Actes du 14e colloque international étudiant du département d'histoire de
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