We review models for the nucleation of magnetisation reversal, i.e. the formation of a region of reversed magnetisation in an initially magnetically saturated system. For small particles models for collective reversal, either uniform (Stoner-Wohlfarth model) or non-uniform like curling, provide good agreement between theory and experiment. For microscopic objects and thin films, we consider two models, uniform (Stoner-Wohlfarth) reversal inside a nucleation volume and a droplet model, where the free energy of an inverse bubble is calculated taking into account volume energy (Zeeman energy) and surface tension (domain wall energy). In macroscopic systems, inhomogeneities in magnetic properties cause a distribution of energy barriers for nucleation, which strongly influences effects of temperature and applied field on magnetisation reversal. For these systems, macroscopic material parameters like exchange interaction, spontaneous magnetisation and magnetic anisotropy can give an indication of the magnetic coercivity, but exact values for nucleation fields are in general hard to predict.To cite this article: J. Vogel, J. Moritz, O. Fruchart, C. R. Physique 7, 977 (2006).
RésuméNucléation du renversement de l'aimantation, de nanoparticules aux systèmes macroscopiques. Nous passons en revue différents modèles traitant de la nucléation dans des systèmes magnétiques. La nucléation est l'étape qui initie le renversement de l'aimantation dans des objets magnétiques préalablement saturés en champ. Pour des particules d'extension spatiale réduite -typiquement inférieureà la largeur de paroi de domaines magnétiques-les modèles de renversement collectif, homogène (modèle de Stoner-Wohlfarth) ou par exemple de type 'curling' donnent un bon accord avec l'expérience. Pour des objets microscopiques et des couches minces, nous discutons deux approches, l'une supposant le renversement homogène de l'aimantation dans un volume d'activation de taille réduite, l'autre fondée sur l'énergie de formation d'une gouttelette. Cette dernière est calculée en tenant compte de l'énergie de volume (terme Zeeman) et de surface (énergie de paroi). Les deux approches sont utilisées pour déterminer des volumes d'activation ou ajuster des courbes expérimentales. Il semblerait que le modèle de gouttelette soit plus pertinent pour expliquer les variations thermiques des champs de renversement ou leur comportement dynamique. Dans les systèmes macroscopiques, les inhomogénéités du matériau donnent lieuà des distributions d'énergie de barrière qu'il est nécessaire d'intégrer dans les calculs. Ainsi les paramètres comme l'anisotropie ou l'échange peuvent donner une indication de la coercitivité, mais il est en général difficile de prévoir sa valeur exacte. Pour citer cet article : J. Vogel, J. Moritz, O. Fruchart, C. R. Physique 7, 977 (2006).