Notre étude a pour objectif d'étudier le profil pathologique des individus inhumés en silos au Second âge du Fer pour apporter une meilleure compréhension des risques sanitaires et des stress auxquels ils ont été soumis et, à travers cela, mettre en évidence de possibles critères de sélection. Nous avons fait le choix de nous limiter au nordouest francilien. Pour cela, nous avons réalisé un examen paléopathologique systématique en déterminant préalablement des indicateurs pathologiques correspondant à des troubles physiologiques dont la localisation osseuse est accessible à l'anthropologue et l'étiologie acceptée, et nous avons mis en place une méthodologie sous la forme d'une grille de lecture pouvant être, à terme, réutilisée ultérieurement pour d'autres contextes et ainsi permettre des comparaisons à grande échelle. Les résultats mettent en évidence une forte proportion de lésions traumatiques antemortem, une prévalence élevée de cas évoquant une atteinte tuberculeuse, ainsi que la présence d'impotence fonctionnelle, décrite à partir de critères ostéologiques précis. La prévalence élevée des lésions infectieuses, et particulièrement de la tuberculose, malgré le risque d'aléa diagnostic, reste nettement supérieure à celle attendue dans le cadre d'un recrutement naturel et nous permet d'évoquer l'hypothèse d'une sélection particulière d'individus qui méritera d'être confirmée sur une plus grande échelle. Si les critères de sélections n'apparaissent pas clairement au cours de ce travail, l'étude de la pathologie semble avoir une place particulière pour les approcher. Cette approche pathocénosique des inhumés en silos, pour le Second âge du Fer, qui nous a permis de tester une méthodologie, est une étape préliminaire à un travail de plus grande envergure.