Après avoir émis l’hypothèse que la multiplication des manifestes, qui caractérise l’époque actuelle, peut être analysée comme une réponse à la conjonction des crises économiques, sociales et écologiques des temps présents, cet article propose une analyse critique de la manière dont ces manifestes posent la question du travail. Sa première partie considère les manifestes qui promeuvent ou prédisent une fin du travail. Une seconde partie analyse la manière dont les manifestes centrés sur la crise écologique et celle de la reproduction sociale militent pour une transformation radicale des manières de penser et d’organiser le travail. Une troisième partie confronte la nature des transformations de l’organisation du travail qui sont portées, d’une part, par les manifestes dont la visée est de dépolluer, démarchandiser et démocratiser le capitalisme, et, d’autre part, par ceux qui militent pour un dépassement du caractère exploitatif du capitalisme.