Cet article présente les résultats d’une recherche collaborative ayant comme objectif la compréhension des transitions scolaires des élèves autochtones au primaire et au secondaire en milieu urbain. Au total, 117 personnes, soit 29 jeunes d’âge primaire et secondaire, 52 parents, 21 membres du personnel de Centres d’amitié autochtones et 15 intervenantes et intervenants scolaires ont participé à des entrevues ou à des groupes de discussion dans cinq villes du Québec. Les 71 lignes du temps réalisées par les participantes et les participants autochtones illustrant leur parcours scolaire et personnel mettent en lumière l’hypermobilité des jeunes. La majorité de ces derniers, soit près de 80 %, vivent d’ailleurs de multiples allers-retours entre les écoles en ville et celles en communauté, ainsi qu’entre différentes villes. Il en découle des transitions particulièrement complexes qui impliquent des enjeux qui vont bien au-delà des changements de cycles. Or, pour favoriser l’accueil des Autochtones au sein des écoles québécoises, il existe peu de services spécifiques. Cette étude fait valoir que soutenir les transitions « harmonieuses » nécessite une implication de la part des milieux urbain, scolaire et communautaire. Des pratiques prometteuses empreintes d’une sensibilisation, d’un rapprochement, d’un environnement pédagogique culturellement sensible et sécurisant, ainsi que d’un soutien du contexte familial et de la culture sont relevées pour faciliter ces transitions.