Les filières maraîchères au Sénégal ont connu un développement rapide durant ces deux dernières décennies. Cependant, les producteurs restent confrontés à un risque élevé dans la commercialisation en raison de l'ampleur des fluctuations de prix. L'analyse de ces derniers montre que l'importance de leurs variations sur les différentes échelles temporelles (quotidienne-elles sont supérieures à 20% pour certains produits-, saisonnière et inter-annuelle) qui renvoient à différents niveaux de décision des producteurs (mise en marché, choix et calendriers de cultures, stratégie de l'exploitant). Les formes de coordination entre producteurs et commerçants permettent en partie de réduire cette incertitude. Les coxers (courtiers sur les marchés ruraux ou les marchés urbains de gros) jouent notamment un rôle central dans la circulation de l'information. Par ailleurs, les politiques de développement préconisent la mise en place de systèmes d'information de marché (SIM) dans l'objectif de réduire l'asymétrie d'information des producteurs et de stimuler les arbitrages régulateurs du marché. L'étude met en évidence le faible impact des SIM « classiques » (diffusion par radio, presse écrite). Par contre, l'expérience novatrice de la société privée MANOBI montre qu'un accès à une information ciblée et disponible au moment opportun permet aux producteurs d'améliorer leur capacité de négociation. Ce dispositif récent n'a cependant guère modifié jusqu'ici les modes de coordination existants, qui ne sont pas fonction des seuls besoins en information, mais également des liens sociaux, des transactions liées au crédit, des moyens de transport.