En utilisant les données des enquêtes nationales de 2000 et 2009 sur les conditions familiales et économiques au Japon, cet article examine la relation entre le fait de connaître une personne adoptant des comportements familiaux « innovants » – tels que la cohabitation, les rapports sexuels hors mariage ou le recours à des modes de garde formels des enfants par les mères qui travaillent – et les attitudes envers de tels comportements. Les recherches existantes sur ce sujet sont prolongées de deux manières : en ajoutant une composante longitudinale pour estimer un modèle à effets fixes qui contrôle l’influence de l’hétérogénéité inobservée fixe dans le temps susceptible d’être liée à la fois à la connaissance de l’entourage et à ses propres attitudes ; et en se concentrant plus explicitement sur les différences entre les sexes. On constate que, mises à part les caractéristiques inobservées fixes dans le temps, les changements d’attitude envers les comportements familiaux innovants sont sensibles à une modification de l’entourage adoptant ce même comportement ou un comportement lié. C’est la création de nouveaux liens sociaux qui amène les femmes à reconsidérer le mariage, jusqu’alors perçu comme la condition sine qua non d’une vie épanouie pour les hommes et les femmes.