Résumé -Méthode pour estimer l'impact des réactions secondaires et tertiaires lors des traitements d'acidification de gisements gréseux -La stimulation par acidification des gisements gréseux peut accroître considérablement le débit de production d'hydrocarbures, et de ce fait, améliorer la rentabilité économique de l'exploitation. Cette technique de stimulation demeure cependant risquée en raison des réactions secondaires entre la roche et les produits formés lors de la principale réaction de dissolution. Les précipités ainsi formés peuvent in fine annuler les effets bénéfiques de la réaction principale de dissolution. Prévoir l'importance de ces réactions lors du traitement est donc primordial pour le succès de la stimulation. Traditionnellement, l'impact du traitement est évalué en injectant de l'acide dans une carotte et en mesurant le changement subséquent de perméabilité. Toutefois, cette expérience capture essentiellement les effets de la réaction principale. En effet, les réactions secondaires ont lieu sur une durée supérieure au temps de résidence de l'acide dans la carotte, et ne peuvent donc pas être prises en compte rigoureusement par ces expériences. Nous présentons dans cet article une nouvelle méthode pour évaluer, de façon pratique et avec un coût limité, l'impact des réactions de précipitation sur l'efficacité d'un traitement. Cette méthode nécessite une à deux expériences en laboratoire, sur des carottes de petite dimension (10 à 15 cm de long), pour mesurer la surface spécifique des minéraux présents dans la roche. Ces résultats sont ensuite exploités grâce à un simulateur géochimique. Ce dernier dispose d'une base de données qui rassemble les propriétés ciné-tiques et thermodynamiques caractérisant les réactions des acides avec les minéraux qui constituent les réservoirs gréseux. Le simulateur permet d'extrapoler rigoureusement à l'échelle du réservoir les résultats obtenus à l'échelle de la carotte, en prenant en compte l'écoulement radial de l'acide, la minéralogie détaillée de la roche et la nature des matériaux qui restreignent l'écoulement aux abords du puits. La nature des précipités, leur quantité et leur localisation dans le réservoir sont alors déterminées. Ces informations sont utilisées pour optimiser la conception des traitements d'acidification. Cette méthodologie a été appliquée avec succès lors de trois traitements. -Un puits localisé dans le golfe de Thaïlande. La température élevée du réservoir, qui favorise la précipitation de silice colloïdale, et la haute teneur en calcaire constituaient les principales difficultés pour la conception du traitement. -Un puits localisé en mer du Nord, où l'importance de l'hétérogénéité du réservoir était à prendre en compte pour le passage de l'échelle de la carotte à celle du réservoir. L'absence de traitements antérieurs dans ce gisement rendait nécessaire l'utilisation d'une technique fiable pour la mise au point de ce traitement.