L’effondrement socio-politique et urbain des sociétés mayas classiques (250-1000 de notre ère) a eu ses causes dans l'histoire régionale, qu’il faut connaître par des approches émiques directes (direct insider information, Butzer K. et G. Endfield, 2012 : 3630). La recherche sur les grandes causalités climatiques du collapse de la période classique terminale (800-1000) s’accompagne d’un patient travail de restitution de processus à différentes échelles temporelles. Nous proposons, en outre, de distinguer trois échelles sociétales, celle des dynasties royales avec leurs institutions politiques, celle des villes, et celle de la population générale, échelles auxquelles l’effondrement s’est produit successivement selon des modalités et des causalités différentes. C'est dans ce cadre que nous explorons la chronologie paléo-climatique des sécheresses établies il y a maintenant une décennie, et toujours de mise à ce jour. Comment les sécheresses relativement normales des années 760 auraient-elles joué un rôle dans l'effondrement des dynasties royales au début du IXème siècle ? Quelles données avons-nous sur l'impact de la sécheresse, plus longue (820-870) et profonde, sur la désertion graduelle des villes ? Enfin, comment penser un possible effondrement démographique des sociétés mayas des basses terres durant la très longue sécheresse postclassique du XIème siècle ?