Bien que le vote stratégique soit un thème récurrent lors des campagnes provinciales électorales québécoises, aucune étude n’a analysé le vote stratégique au Québec. En utilisant un sondage du projet Making Electoral Democracy Work, cet article comble cette lacune dans la littérature et analyse l’élection québécoise de 2012 en répondant à deux objectifs principaux : déterminer la proportion de votes stratégiques et identifier les variables individuelles qui influencent la probabilité qu’un électeur opte pour une coordination stratégique. Les résultats indiquent que, dans l’ensemble, 8,4 % des votes peuvent être dits stratégiques. Quant aux déterminants du vote stratégique et tel qu’attendu, le fait pour un électeur d’être partisan et d’avoir un plus grand écart de préférence entre les deux options favorites diminue sa propension à déserter son premier choix. Toutefois, contrairement aux attentes, le niveau de sophistication politique n’influence pas significativement la probabilité qu’un électeur opte pour une coordination stratégique.Despite the fact that strategic voting is a widely used concept in Quebec provincial politics, no research on that topic has been conducted focusing on a Quebec election. To fill this gap in the literature, this article uses a survey of the Making Electoral Democracy Work project designed for the Quebec 2012 election and has two main objectives. Firstly, this research examines the extent to which voters engage in strategic behaviour; secondly, it analyzes the individual factors that influence the proclivity to cast a strategic vote. Results show that overall, 8.4% of the voters can be said to have voted strategically. As expected, for a voter, the fact of being a supporter and having a greater gap in preferences between the two favoured options reduces importantly the probability to cast a strategic vote. However and contrary to expectations, the odds of a strategic coordination are not influenced by voters’ level of political sophistication