National audienceBut de l’étude : Comparer deux approches de détermination de l’imputabilité d’un décès à une exposition à la méthadone. Matériel et méthodes Étude rétrospective (2007–2011) des expertises judiciaires du laboratoire de toxicologie du CHU de Rennes ayant mis en évidence la présence de méthadone dans le sang ou les urines de sujets décédés. L’imputabilité du décès à la méthadone a été discutée selon deux méthodes : la première, dite « classique » était uniquement basée sur la concentration sanguine post-mortem de méthadone. La seconde, dite « globale », basée sur l’analyse de facteurs de risques, reposait sur un examen critique de l’ensemble des données recueillies lors des investigations médicolégales. Résultats Vingt-cinq dossiers ont été inclus. Le pourcentage des dossiers sans conclusion était de 56 % pour la méthode classique contre 24 % pour la méthode globale. Cette dernière approche a permis d’imputer avec certitude le décès à la méthadone dans quatre cas, contre un seul pour la méthode classique. Un xénobiotique substrat ou inhibiteur des cytochromes P450 participant au métabolisme de la méthadone était présent dans 20 % des cas. La présence concomitante de xénobiotiques dépresseurs respiratoires était fréquente (72 %). Le facteur de risque cardiaque le plus fréquent était la présence de xénobiotiques allongeant l’intervalle QT (36 %). Conclusion La méthode fondée sur la seule concentration sanguine en méthadone n’a pas permis de conclure dans plus de 75 % des dossiers étudiés. Une méthode basée sur une approche médicolégale des facteurs de risque s’est montrée plus performante. [Purpose of the study Comparing two approaches for discussing the imputability of methadone-related death. Methods A retrospective study was conducted over the period from January 2003 to October 2011, on the forensic toxicology laboratory in Rennes. The records of dead individuals, where the presence of methadone in blood or urine has been established, were selected. The imputability of methadone-related deaths has been established by two approaches: the first one, called “traditional” method and was only based on post-mortem blood concentration of methadone. The second, called “global”, was based on a critical study of all the data collected during forensic investigations. Results Twenty-five cases were included. The average age was 31.4 years. The percentage of cases without conclusion was 56% for the traditional method against 24% for the global one. Four deaths have been attributed to methadone for the latter, against just one for the former. Xenobiotic cytochrome P450 substrate or inhibitor was present in 20% of cases. The concomitant presence of respiratory depressant xenobiotics was common (72% of cases). The most frequently found cardiac risk factors concerned the presence of xenobiotics that prolonged the QT interval (36% of cases). Conclusion The method based on single blood concentration of methadone did not conclude in more than 75% of the cases studied. A method based on a forensic approach of risk fac...