En immersion, l’apprentissage de la langue se fait implicitement par le biais de leçons mettant explicitement l’accent sur le contenu, pas sur la langue (Genesee, 1994). Cependant, si les étudiants d’immersion s’approchent des locuteurs natifs pour les habiletés de compréhension (Lapkin, Swain and Argue, 1983 ; Genesee, 1987, 1992 ; Harley, Cummins, Swain and Allen, 1990 ; Rebuffot, 1993 ; Lyster, 2007), leurs habiletés productives sont inférieures (Swain et Lapkin, 1986). C’est ce qui a conduit Swain à proposer l’hypothèse de l’output (Swain, 1985, 1993, 1995). Selon Swain l’enseignement basé sur les contenus doit offrir des activités langagières mettant l’accent sur la forme, pour permettre aux étudiants d’atteindre un niveau de compétence quasi natif en expression orale et écrite.Le présent article développera un cadre théorique autour du rôle du professeur de langue seconde dans les disciplines non linguistiques (Burger et al., 1984) en l’articulant avec la notion de compétence bi-/plurilingue (Coste et al., 1999). Dans ce cadre nous discuterons la construction de compétences dans les discours de spécialité, les différents modèles d’immersion et les défis et enjeux cognitifs et pédagogiques qui en découlent. Nous présenterons ensuite le modèle retenu à l’Université d’Ottawa, (Burger et al., 1997 ; Edwards et al., 1984 ; Hauptman et al., 1988 ; Ready et Wesche, 1992) que nous illustrerons par plusieurs exemples d’activités, de stratégies et de pratiques afin d’interroger la place de l’enseignant de langue seconde. Nous conclurons en posant la question de l’évaluation dans ce contexte bien particulier.