Résumé -Récupération assistée du pétrole : panorama -Près de 2,0 × 10 12 barils (0,3 × 10 12 m 3 ) de pétrole conventionnel et 5,0 × 10 12 barils (0,8 × 10 12 m 3 ) de pétrole lourd resteront dans les réservoirs du monde entier lorsque les méthodes de récupération traditionnelles auront été épuisées. Une grande partie de ce pétrole serait récupéré grâce à des méthodes de Récupération Assistée du Pétrole (EOR), qui fait partie du projet général de Récupération Améliorée du Pétrole (IOR). Le choix de la méthode et la récupération escomptée dépendent de nombreuses considérations économiques et technologiques. Cet article étudie les méthodes EOR qui ont été testées sur le terrain. Certaines ont été une réussite commerciale, tandis que d'autres sont d'un intérêt essentiellement académique. Les raisons en sont discutées. L'article examine les méthodes de récupération du pétrole thermique et non thermique. Elles sont présen-tées de façon équilibrée, en prenant en compte le succès commercial sur le terrain. Seules quelques méthodes de récupération ont connu une réussite commerciale, tels que les processus d'injection de vapeur dans les pétroles lourds et les sables bitumineux (si le réservoir offre des conditions favorables pour de telles applications) et de dioxyde de carbone miscible pour les réservoirs de pétrole léger. D'autres méthodes de récupération ont été testées, et ont même permis d'augmenter la récupération d'huile mais comportent des limites inhérentes. Les technologies EOR actuelles sont présentées dans une perspective appropriée, soulignant les raisons techniques au manque de réussite. Les méthodes d'amélio-ration de la récupération de pétrole, en particulier celles visant à diminuer la saturation interstitielle du pétrole, ont fait l'objet d'une attention particulière dans les laboratoires et sur le terrain. Les nombreux documents qui traitent du sujet donnent l'impression qu'il est relativement simple d'augmenter la récupé-ration de pétrole au-delà de la récupération secondaire (en assumant que le réservoir se prête à une récu-pération primaire et secondaire). Il s'avère que ce n'est pas le cas. De nombreux réservoirs adaptés à l'injection de vapeur et au dioxyde de carbone ont déjà été exploités et arrivent à maturité. D'autres méthodes EOR rencontrent des limites qui ne sont pas liées à des facteurs économiques. La récupération du pétrole supplémentaire est complexe et coûteuse, et s'est révélé probante seulement pour quelques processus et ce, dans des conditions astreignantes. Néanmoins, l'EOR continuera d'avoir une place importante dans la production pétrolière, en raison de l'intensification de la demande en énergie et de l'offre limitée. Un important travail de recherche doit être mené à bien pour développer des technologies de récupération sur les deux tiers du pétrole qui ne sera pas récupéré dans les réservoirs. Des références clés sont indiquées.
Abstract