Dans le sillage des enquêtes de la DEPP et du CNESCO sur l’attractivité du métier d’enseignant·e, cet article propose une analyse de la structure genrée du recrutement des professeur·es d’EPS depuis leur intégration au ministère de l’Éducation nationale en 1981. L’objectif est d’appréhender le passage de la séparation à la mixité des recrutements, au prisme des flux de candidat·es, de leurs réussites comparées et des discours sur la mutation des concours. Durant les années 1980, l’EPS est une discipline scolaire dans laquelle est organisée une mixité-parité des enseignant·es, par le maintien de concours séparés selon le sexe. Après 1989 et l’instauration du CAPEPS unique, les candidatures et recrutements connaissent d’importantes variations, conformes aux tendances observées dans le second degré public mais révélatrices de l’installation spécifique d’une division sexuée du métier. Face à la masculinisation récente et croissante des professeur·es d’EPS, l’analyse met en tension le principe égalitaire et propose des pistes explicatives de la diminution du nombre de candidates au professorat d’EPS.