Dans cet article, nous proposons de poser les balises d’une approche
interculturelle dite critique qui dépasserait les concepts clés de l’approche
interculturelle, à savoir la culture et les compétences interculturelles (Cohen-Emerique et
Rothberg, 2015; Legault, 2000). Au-delà de la considération des aspects communicationnels et
subjectifs de l’interaction entre les cultures et les identités, il s’agit pour nous
d’identifier, de reconnaître et d’intégrer les inégalités structurelles, les tensions
contemporaines et le « nano-racisme » (Mbembe, 2016), c’est-à-dire celui qui se manifeste au
quotidien à travers des interactions sociales. En d’autres mots, au-delà d’une approche
interculturelle subjectiviste et interactionniste, nous proposons essentiellement de
considérer de façon systémique le racisme pour promouvoir une approche interculturelle
critique.