La variabilité des réponses individuelles est un élément clé pour comprendre le fonctionnement du troupeau et évaluer ses performances. Cette variabilité repose sur une composante biologique (élaboration de réponses productives liées à l’expression des régulations physiologiques et du génotype) et sur une composante décisionnelle (ensemble de pratiques s’appuyant sur différents niveaux d’organisation du troupeau). Cette synthèse examine dans quelle mesure les modèles de fonctionnement du troupeau existants sont opérationnels pour étudier la variabilité individuelle et faire ainsi progresser notre capacité à prédire les réponses du troupeau aux pratiques. La première partie synthétise les types de réponses biologiques représentés dans les modèles et l’élaboration de ces réponses. La seconde passe en revue les types de pratiques représentés et les niveaux d’information qu’elles mobilisent. La conclusion présente les limites des modèles pour l’étude de la variabilité individuelle. Celles-ci résident dans une vision partielle de la composante biologique (un seul type de réponse biologique, absence des réponses à l’alimentation et des régulations physiologiques) et de la composante décisionnelle (absence d’informations individuelles, un seul type de pratiques représenté, pas de lien entre projet d’élevage, lots et pratiques). Par conséquent, simuler la construction de la variabilité individuelle générée par le fonctionnement du troupeau nécessite de développer un modèle individu-centré avec deux caractéristiques essentielles. La première concerne la formalisation de l’animal en tant qu’entité régulée répondant à son environnement nutritionnel. La seconde concerne la formalisation explicite du lot comme entité de gestion, support d’un système de pratiques d’alimentation, de reproduction et de renouvellement.