Résumé -Pétroles bruts canadiens : étude comparative des fractions SARA à partir d'une technique de séparation HPLC modifiée -Ces dernières années, une réduction mondiale des réserves de pétrole conventionnel pouvant être exploitées a amené à une augmentation des activités d'exploration et de production des pétroles bruts les plus lourds. Au Canada, il a été demandé aux unités de valorisation d'étudier les pétroles lourds et les bitumes provenant des sables bitumineux, plus accessibles mais plus difficiles à exploiter. Afin d'améliorer les conditions de fonctionnement des installations et d'évaluer leur impact sur l'environnement, une connaissance approfondie de la structure moléculaire et du comportement du pétrole source est nécessaire. Les problèmes liés aux hydrotraitements des fractions riches en azote sont particulièrement préoccupants. L'approche utilisée ici implique la séparation d'une série de divers pétroles bruts canadiens (bitumes provenant des sables bitumineux et pétroles lourds et conventionnels) ayant des teneurs en asphaltènes et maltènes variables, suivie d'un fractionnement supplémentaire des maltènes au moyen de la Chromatographie en Phase Liquide à Haute Performance (HPLC). Cette approche diffère de la séparation conventionnelle SARA (saturés, aromatiques, résines et asphaltènes) car les multiples fractions sont facilement séparées sur la base des différences de polarité et fournissent de ce fait des informations plus détaillées sur la répartition des classes de composants. Les fractions séparées peuvent être caractérisées au moyen de différentes méthodes analytiques, y compris : chromatographie par perméation de gel (GPC) pour déterminer le poids moléculaire moyen, le calcul de paramètres moléculaires en utilisant les analyses CHNS en association avec la spectroscopie 1 H et 13 C NMR et l'analyse XPS de groupes chimiques au moyen de la déconvolution de pic. Les bitumes contiennent moins de saturés mais plus de résines et d'asphaltènes que tous les autres pétroles lourds testés. A l'inverse, le pétrole conventionnel est associé à un contenu en saturés plus élevé et à la quantité de résines et d'asphaltènes la moins importante. Les rendements en fractions aromatiques provenant de différentes sources sont tous situés dans une gamme relativement étroite. Il est remarquable que les fractions SARA de chaque pétrole aient des propriétés moyennes en masse relativement voisines. Toutes les fractions résines contenaient plus de 40 % de l'azote total, c'est-à-dire plus que les quantités contenues dans les fractions correspondantes d'asphaltène. On a observé, pour les sous-fractions de résines, des différences relativement moins importantes entre les poids moléculaires, les ratios H/C atomiques et l'aromaticité (C ar ). La différence substantielle dans le comportement de l'élution HPLC pour ces sousfractions semble pouvoir être attribuée à la distribution asymétrique des composants azotés polaires pour