Les douleurs neuropathiques constituent un groupe hétérogène de douleurs chroniques consécutives à une maladie (ou une lésion) affectant le système nerveux somato-sensoriel [1]. Elles touchent 7 à 10 % de la population générale [2,3]. Elles sont persistantes ou récurrentes, et ne sont généralement pas améliorées par le traitement de la maladie sous-jacente, ou même par sa guérison. Elles se caractérisent par une perception aberrante de douleur spontanée ou provoquée, comme l'hyperalgie 1 et l'allodynie 2 , et sont souvent associées à des comorbidités cognitives [4]. La prise en charge thérapeutique de ces douleurs est difficile, par manque d'efficacité des médicaments de référence et par leurs effets indésirables, qu'il s'agisse des antidépresseurs tricycliques, des antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la noradrénaline et de la sérotonine, ou de la gabapentine, qui inhibe spécifiquement certains canaux calciques [5]. La sérotonine est un neurotransmetteur impliqué dans la modulation de la douleur et dans de nombreuses autres fonctions, comme le contrôle de l'appétit, du sommeil, de l'humeur… La sérotonine libérée par des neurones du bulbe ventro-médian rostral projetant leurs axones sur la corne dorsale de la moelle épinière exerce un effet modulateur sur la transmission du message douloureux. Elle agit en activant des récepteurs de la sérotonine exprimés par différents types de neurones, dont le récepteur 5-HT 6 . Ce récepteur métabotrope (couplé aux pro-