À l’échelle mondiale, les firmes transnationales sont à l’origine d’inégalités d’intégration substantielles. Il est bien connu qu’elles dirigent notamment leurs investissements avant tout depuis et à destination des pays du Nord. Peu observées à l’échelle des systèmes de villes, leurs stratégies de localisation placent pourtant les villes dans des positions très diverses : certaines se situent en tête de leurs réseaux, certaines se trouvent très intégrées en accueillant de nombreux investissements, d’autres encore en sont quasiment exclues. Nous observons l’inégale intégration des territoires aux réseaux des firmes étrangères en France, à une échelle plus fine que celle permise par la seule considération des statistiques conventionnelles, et ceci dans une perspective dynamique. Alors que les métropoles sont concernées en tout premier lieu par une mondialisation incluante, les villes plus petites sont engagées dans des trajectoires d’intégration très diverses : marginalité, rattrapage, renforcement et déclin. Ceci a pu être révélé par la décomposition des réseaux de filiation des firmes transnationales via une base inédite des établissements sous contrôle étranger dans les aires urbaines françaises et leur comparaison à un recensement des établissements nouvellement créés depuis 2003.