Le séquençage du génome humain a révélé que le fonctionnement biologique de l'organisme le plus complexe de la planète ne reposait que sur 25 000 gènes seulement, un nombre légèrement plus élevé que celui exprimé chez le ver Caenorhabditis elegans (environ 20 000) et considé-rablement moins grand que celui du riz (environ 35 000). Comme le nombre de gènes n'est de toute évidence pas un bon indicateur de la complexité biologique, d'autres perspectives moléculaires doivent être envisagées. L'utilisation de combinaisons précises de gènes associée à la régulation temporelle de leur expression pourrait justifier cette complexité qui caractérise les organismes supé-rieurs. De plus, un mécanisme biologique très important nommé épissage alternatif conduirait à un niveau supé-rieur de diversité et de fonctionnalité des gènes. La très grande majorité des gènes humains est constituée d'exons interrompus par des introns. Pour chacun des gènes transcrits en ARN pré-messager (pré-ARNm), l'épissage des introns permet de produire un ARN messager (ARNm) constitué d'exons dès lors positionnés de façon consécutive. L'épissage alternatif est le processus par lequel certains exons, certains introns ou des portions de ceux-ci, sont alternativement gardés ou enlevés (Figure 1). Comme plus de 70 % des gènes humains sont épissés de façon alternative [1] et que le nombre d'isoformes produits à partir d'un seul gène peut être important [2], ce processus permet à un organisme de produire un protéome beaucoup plus complexe que celui émanant d'un réservoir limité de gènes toujours épissés de façon uniforme. Bien que les cellules puissent produire une variété importante d'ARNm, des dérèglements dans les niveaux relatifs d'isoformes peuvent causer certaines maladies graves. Dans certaines situations, des mutations ciblant directement des séquences régulatrices peuvent modifier la sélection des sites d'épissage alternatif. Par exemple, des maladies telles que la déficience familiale isolée en hormone de croissance type II (IGHD II), la démence fronto-temporale avec parkinsonisme liée au chromosome 17 (FTDP-17) et la mucoviscidose sont causées par ce type d'altération [3]. De plus, un changement dans les niveaux d'expression de certains facteurs d'épissage alternatif peut influencer l'apparition de certains cancers [4,5].