Cet article examine le traitement des morts dans trois cimetières de l’âge du Bronze en Grèce continentale, par rapport à six cimetières de la même période dans les Cyclades. L’étude présentée a été entreprise en vue d’explorer si et à quel point il y a des divergences identifiables entre ces deux régions en ce qui concerne les pratiques mortuaires, question liée à une discussion plus large à propos de la présence d’objets et d’architecture d’origine ou d’influence cycladique dans certains cimetières de la Grèce continentale. Cette étude vise à reconstituer les pratiques mortuaires en mettant au point un protocole pour enregistrer les os humains à partir des illustrations de fouille (photos, dessins). Le protocole est basé sur des principes de l’archéothanatologie et il est structuré à l’aide d’un arbre de décision, assurant ainsi sa comparabilité et répétabilité. Les résultats montrent des différences entre Tsepi, Aghios Kosmas (Grèce continentale) et les Cyclades, impliquant des pratiques mortuaires différentes : les tombes de Tsepi et éventuellement d’Aghios Kosmas étaient remplies de terre après chaque interaction, alors que celles des Cyclades ne l’étaient pas ; des différences sont aussi observées dans la structure architecturale des interférences secondaires. Néanmoins, l’interprétation de Manika, en Eubée, est plus nuancée, étant donné qu’elle présente à la fois des similarités avec les cas d’étude cycladiques et avec ceux de la Grèce continentale.