Parmi les acides gras saturés les plus consommés dans l'alimentation humaine, l'acide myristique (acide saturé linéaire à 14 carbones, CH 3 -[CH 2 ] 12 -COOH, C14:0) arrive en troisième position, loin derrière l'acide palmitique (CH 3 -[CH 2 ] 14 -COOH, C16:0) et l'acide stéa-rique (CH 3 -[CH 2 ] 16 -COOH, C18:0) [1]. Présent en quantité importante dans la matière grasse laitière (il représente environ 10 % des acides gras), l'acide myristique occupe majoritairement la position sn-2 1 [2] sur les triglycérides, ce qui lui assure une absorption intestinale efficace sous forme de 2-monoglycéride. Dans la cellule animale, l'acide myristique est relativement rare et représente en moyenne 1 % des acides gras. Sa biosynthèse endogène faible (quelques centaines de μg dans le foie) rend son origine alimentaire quantitativement prépondérante (entre 4 et 8 g/jour) [3]. Lorsqu'il est ajouté à des hépatocytes en culture, l'acide myristique est majoritairement incorporé dans les lipides cellulaires (65 % du C14:0 initial) mais est aussi largement β-oxydé (30 %) (Figure 1) [4].La description des rôles physiologiques de l'acide myristique a longtemps été restreinte à sa responsabilité dans la hausse du cholestérol plasmatique chez l'homme et l'animal, quand il est apporté en excès dans 1 Sn dénote les atomes de carbone. l'alimentation [5], ce qui explique sa mauvaise répu-tation nutritionnelle. Ces résultats, bien que remis en cause depuis que les études nutritionnelles explorent l'impact des doses raisonnables d'acides gras saturés totaux et d'acide myristique en particulier [6,7], ont largement contribué à masquer les autres fonctions biologiques importantes de cet acide gras ainsi que les bases moléculaires de ces fonctions.