Néo-mécanisme et approche informationnelle, culture et architecture numériques

Abstract

Nous proposons de porter un regard sur la naissance des cultures numériques et sur l’usage de l’informatique comme outil d’aide à la conception. Notre objectif vise à donner une épaisseur historique aux cultures numériques, en les reliant à quelques moments remarquables de l’histoire, en les replaçant dans un contexte plus large. Ceci nous permet de contribuer à la compréhension des instrumentations numériques de l’architecture, à leurs acceptations et finalement à leurs appropriations créatives. Notre article est organisé en trois chapitres, nous considérons la naissance de l’automatisme du calcul, la naissance de l’ordinateur et l’émergence de l’architecture numérique. La généalogie que nous construisons nous donne à voir une trajectoire historique et contribue à penser, imaginer et concevoir nos outils contemporains.

Le continuum numérique n’existe pas : la projection architecturale comme discontinuité

“…Pour Jean-Charles Lebahar, « un processus de conception se manifeste empiriquement par une succession d'états de représentation de l'artefact » et « l'analyse d'un processus de conception a pour objectif d'expliquer la logique d'organisation et la nature des transformations […] pour passer d'un état à un autre » [10]. 4 Objectiver une potentielle discontinuité au sein des processus de conception historiques précédant l'arrivée de l'informatique, des modèles numériques et des objectiles deleuziens engage donc l'analyse et l'explication des représentations produites lors de ces processus. Cette méthodologie s'ancre dans le cadre théorique et les problématiques de la pensée par les objets de l'archéologie processuelle et en reproduit les biais épistémiques [11].…”

“…Autrement dit, elles constituent autant d'alternatives qui permettent de se passer des maquettistes ou ouvriers traditionnellement responsables de la matérialisation d'un projet dans la réalité. La démocratisation de ces technologies de transfert du virtuel au réel a contribué à faire émerger l'expression continuum numérique conception-fabrication qui continue à exister sous la forme abrégée continuum numérique [3,4].…”