Ce modèle doit prendre en compte à la fois les effets de substitution de fluides et les effets de variation de pression sur les paramètres sismiques mesurés (vitesses, impédances). Cet article décrit une vérification expérimentale au laboratoire de ce modèle. Concernant les effets de substitution de fluides, le modèle de Biot-Gassmann est le plus utilisé. Ce modèl considère que le module de cisaillement est indépendant de la nature du fluide saturant, quand celui-ci est non visqueux, et relie les variations des modules d'incompressibilité de la roche due à la substitution de fluides aux paramètres du milieu poreux et des fluides saturants. La validation expérimentale, portant donc sur les deux aspects, montre sur un échantillonnage varié de grès et de calcaires poreux que le module de cisaillement de la roche est indépendant du fluide saturant peu visqueux. Cette indépendance est vérifiée, même dans le cas de fluides visqueux (viscosité inférieure à 10 4 cP), si la pression différentielle est élevée (fermeture des microfissures) ; l'écart entre le module d'incompressibilité mesuré et calculé est toujours faible ; le module d'incompressibilité des cristaux formant une roche monominérale (calcaire, grès propre) déduit de la formule de Gassmann est proche des valeurs données dans la littérature pour ces minéraux ; lors de mesures sous une même pression différentielle, mais avec des pressions de pore différentes, les écarts observés sur les modules d'incompressibilité sont comparables à ceux prévu par la formule de BiotGassmann en prenant en compte la variation du module d'incompressibilité du fluide saturant sous l'effet de la pression de pore (non linéarité). Ces trois dernières observations convergent vers la validation de la formule de Biot-Gassmann pour le module d'incompressibilité. Concernant les effets de pression, le paramètre pertinent est la pression différentielle P diff = P c -P p , c'est-à-dire la différence entre la pression de confinement P c et la pression de pore P p . Plus précisément, nous démontrons que les vitesses des ondes P et S dépendent uniquement de la pression différentielle P diff , et non individuellement des pressions P c et P p . Cette pression, en contribuant à fermer les micro-défauts mécaniques (contacts entre grains, microfissures), a des conséquences très variables sur les vitesses et les atténuations, suivant l'abondance relative de ces micro-défauts. Les roches calcaires, quelle que soit la pression, sont souvent très peu sensibles à cet effet, à cause de la facilité avec laquelle le carbonate cimente les micro-défauts. Les grès consolidés sont souvent sensibles à la pression différentielle et les roches inconsolidées (sables) très sensibles. La relation Vitesse vs P diff est généralement du type loi puissance et l'exposant de cette relation est un excellent moyen de quantifier la sensibilité d'une roche à la pression.