“…La jeunesse est souvent perçue à travers le filtre de sa supposée aversion pour la hiérarchie (Dalmas, 2016). Les jeunes seraient rétifs à toute forme d'encadrement, ou du moins seraient adeptes de formes d'organisation plus horizontales dans lesquelles la notion même de distance hiérarchique s'estompe, quand elle ne s'évanouit pas purement et simplement comme le prétend par exemple le récit enchanté des « start uppers » (Bureau, Dupuy, Rey, Sarfati et Tuchszirer, 2019) ou, dans un tout autre registre, celui des acteurs associatifs (Hely et Simonet, 2013). Ce discours enchanté entre d'ailleurs en résonance avec le redéploiement contemporain de la philosophie gestionnaire (Boltanski et Chiapello, 1999) autour d'une critique des organisations bureaucratiques et autoritaires, et de tout ce qui, au sein des organisations (prescriptions a priori, diverses formes de contrôle et surveillance, séparation entre la conception et l'exécution, notamment), est de nature à entraver l'autonomie, l'initiative et la créativité individuelles.…”