Les douleurs iatrogènes postopératoires sont une des complications possiblement associées à toute chirurgie. Ces douleurs chroniques peuvent être le témoin d'une faute, d'une négligence pendant la procédure opératoire ou anesthésique. Dans ce cas, elles sont le plus souvent de type nociceptif et leur symptomatologie cesse le plus souvent après un traitement étiologique. Bien plus souvent, il s'agit d'un aléa thérapeutique représenté essentiellement par une lésion nerveuse per-interventionnelle responsable d'une douleur neuropathique. Les thoracotomies, les mammectomies, les cures de hernie inguinale, les amputations, mais aussi la chirurgie dentaire sont les plus pourvoyeuses de ce type de douleurs, et les opérés doivent être informés de leurs possibles survenues. Leur soulagement est complexe, associant des médicaments actifs contre les douleurs neuropathiques à des traitements locaux médicamenteux ou physiques et à une prise en charge psychothérapique si besoin. Leur prévention reste difficile, faisant privilégier les voies d'abord les moins délabrantes, une antalgie péri-opératoire optimale, et l'utilisation de médicaments dont le rôle préventif reste encore à évaluer.
Mots clés : Douleur postopératoire chronique -Douleur neuropathique -IatrogénieAbstract: Postoperative iatrogenic pain is a complication that can result from almost any surgical operation. Such chronic pain can be the result of an error, such as negligence during the operational or anaesthetic procedure. In this case, it is generally nociceptive and stops after etiologic treatment. Much more often, it is neuropathic pain caused by nerve damage during the operation. Thoracotomy, mammectomy, inguinal hernia repair and amputations, as well as dental surgery, are the most frequent causes of this type of pain and patients must be informed of its possible occurrence. Relief is complex and combines drugs for treating neuropathic pain with local medical or physical treatment and psychotherapy if needed. Prevention remains difficult, preferring the least harmful methods, optimal perioperative antalgia and the use of drugs whose preventive role has yet to be assessed.