La réparation des céramiques dans l’Antiquité eut largement recours à l’usage du plomb. La solution la plus fréquente afin de limiter l’aggravation de fissures, tant sur de la vaisselle de table que sur des grands conteneurs (jarre, dolium), fut l’applique d’une ou plusieurs attelles, réalisées avec ce métal. Découvertes en fouille, ces dernières sont souvent dissociées de leur support par le bris complet du vase, mais restent aisément reconnaissables, même à l’état de fragments. Identifier le procédé de réalisation de ce type de renfort pose en revanche des questions sur la méthode et sur la détermination du matériel utilisé. Aborder les principes de cette technique de réparation repose sur l’observation d’objets archéologiques en bon état de conservation. Les collections de l’oppidum de Ruscino (Château-Roussillon, Perpignan) offrent de nombreux exemplaires d’attelles de toutes tailles qui permettent d’entreprendre cette démarche. Pour initier cette approche, l’expérimentation se concentre sur les attelles de grandes dimensions retrouvées sur les dolia. Les tests de coulées en plomb que nous présentons, réalisés avec diverses essences végétales endémiques, ont pour but de comparer les négatifs de tiges de plantes aux empreintes conservées sur les attelles des dolia. En nous appuyant sur l’hypothèse la plus probable que nous retenons, l’emploi de Poacées de type canne nous a permis de reproduire des attelles identiques aux exemplaires archéologiques.