This paper sheds light on an unsung part of Gabonese history: the construction of national performance and 'spectacle' culture. It is based on long-term ethnographic and historical research on Gabonese music and dance groups and on an analysis of two music and dance genres created during the one-party rule. While the first one (cultural animation groups) has represented a national unity project and a masculine dominance of the state in a period of 'Renovation', the second (the National Ballet) has used local initiation rituals on stage as emblems of the Nation in a period of heritage-making and the construction of cultural policies. This paper shows how, in the case of Gabon, dance and music ensembles have not only been used by the single party to produce ordinary consent; they were also employed by popular classes to assert their agency, despite the domination of the single party. It highlights how the micropolitics and negotiations of some have shaped local 'traditions' to become part of a 'national culture' in public performances. This unknown history of two national dance and music genres ultimately adds innovative elements to the existing literature on culture, politics, gender, and initiation societies in Gabon.Cet article éclaire une partie méconnue de l'histoire gabonaise: celle de la construction de la représentation nationale et de la culture du « spectacle ». Il s'appuie sur des recherches ethnographiques et historiques à propos des musiques et danses gabonaises, et sur une analyse de deux genres créés à l'époque du parti unique. Tandis que le premier (les groupes d'animation culturelle) a incarné le projet d'unité nationale et de domination masculine de l'Etat dans une période de «Rénovation », le second (le Ballet National) a déplacé des rituels d'initiation locaux sur les scènes de spectacle, pour les ériger en emblèmes de la Nation, dans une période d'édification de l'idée de patrimoine et de politiques culturelles. Cet article montre comment, dans le cas du Gabon, les groupes de danse et de musique ont non seulement été utilisés par le parti unique pour produire de l'adhésion ordinaire; mais ils ont aussi été employés par les classes populaires pour faire valoir leur capacité d'agir, malgré la domination du parti unique. Il souligne comment les micropolitiques et les stratégies de certains individus ont contribué à façonner des «traditions » locales comme composantes de la « culture nationale » dans les représentations publiques. Au final, cette histoire méconnue de deux genres nationaux de danse et de musique ajoute des éléments innovants à la littérature existante sur la culture, la politique, le genre, et les sociétés d'initiation au Gabon.