Grizzly Man dresse le portrait de Timothy Treadwell. Passionné par les ours dont il partageait l’habitat, il a péri en 2003, dévoré par l’animal qu’il prétendait protéger. Le film se construit à partir de vidéos laissées par Treadwell qui n’hésitait pas à se mettre en scène pour construire son univers. Autofiction, idéalisation et mégalomanie teintent le discours de cet homme, discours que Herzog montre et respecte tout en invoquant les témoignages des spécialistes, parents, amis et collègues du défunt. En se posant comme un axis mundi, seul sauveur d’un monde en péril, Treadwell se construit au fil des ans une persona sacrée, figure centrale d’un paradis perdu que lui seul est à même de comprendre et d’ordonner.