Tous droits réservés © La revue Études/Inuit/Studies, 2012Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne.https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit.Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Au Nunatsiavut, des études récentes ont montré que des changements majeurs affectent les écosystèmes de toundra forestière depuis plus de deux siècles, notamment au niveau de l'abondance et de la répartition des espèces arborescentes. Bien que ces changements puissent être attribués aux conditions climatiques variables de cette période, il faut aussi considérer les facteurs anthropiques, comme la récolte de bois, lors de l'étude écologique de la dynamique forestière. Cet article, basé sur une revue de littérature, des entrevues et des observations de terrain, documente les interactions entre les résidents de Nain (Nunatsiavut) et le paysage forestier depuis la fin du XVIII e siècle. Nain est l'une des rares communautés inuit situées au sud de la limite des arbres et les relations qu'entretiennent ses habitants avec le paysage forestier apparaissent ambivalentes et changeantes. Ainsi, même si la forêt a dû tout d'abord être perçue comme potentiellement dangereuse, elle a graduellement été intégrée aux modes d'utilisation du territoire et a même contribué à modeler certains aspects de la culture des Inuit du Labrador. Bien que continue, l'utilisation des ressources ligneuses par les résidents de Nain n'est pas homogène dans le temps. La coupe et la récolte ont changé avec le contexte socio-économique et ont laissé une empreinte sur le couvert forestier de la région, ce dont témoignent l'abondance de souches coupées et la rareté d'arbres morts naturellement.Abstract: Napâttuit: Wood use by Labrador Inuit and its impact on the forest landscape In Nunatsiavut, recent studies have shown that major changes to forest tundra ecosystems have occurred over the past two centuries, including a shift in the abundance and range of tree/shrub species. Although this trend could be due to the highly variable climate of this period, we should also consider anthropogenic factors, such as wood harvesting, when conducting ecological studies of forest dynamics. Based on a literature review, interviews, and field observations, this article documents the interactions between residents of Nain (Nunatsiavut) and the forest landscape since the late 18th century. Nain is one of the few Inuit communities south of the tree line, and its inhabitants seem to have had an ambivalent and changing relationship with their forest landscape. Thus, though probably perceived initially as potentially dangerous, the