“…Dans le premier cas, les travaux consacrés aux interventions socio-judiciaires se répartissent en deux camps qui paraissent difficilement conciliables : d'un côté, ceux dont les travaux concluent à l'intérêt des instruments de gestion standardisés, y compris informatiques, pour favoriser un processus de « modernisation » (Herzog-Evans, 2013) susceptible | GOUVERNEMENT & a c t i o n p u b l i q u e | de rendre plus efficaces, objectives et homogènes des pratiques souvent jugées artisanales, subjectives et hétérogènes (Ottenhoff, Favard, 2001 ;Mair, 2004 ;Andrews et al, 2005 ;Raynor, 2007 ;Cortoni, Lafortune, 2009 ;Robinson, 2010 ;Dindo, 2011 ;Bauwens, 2011 ;Herzog-Evans, 2012). De l'autre, ceux qui critiquent et redoutent le recours à ce type d'instrument en soulignant les effets pervers et les limites liées à leur conception et à leur utilisation (Faget, 1992 ;Kaminski, 2010 ;Harcourt, 2011a et b ;Jendly, 2012 ;Hannah Moffat, 2012 ;Raoult, 2014). Nous avons l'un et l'autre contribué à cette perspective critique dans nos travaux respectifs, en insistant notamment sur les déséquilibres que ces instruments entraînent sur l'activité quotidienne des professionnels (Jonckheere, 2013) et sur la perception faussée des justiciables à laquelle ils aboutissent (Larminat, 2013).…”