Cet article raconte une pratique philosophique contextualisée à l’école polynésienne qui prend appui sur trois entrées : la littérature de jeunesse polynésienne, l’implication parentale et la langue tahitienne. La question centrale de l’article est de savoir en quoi l’analyse de cette pratique philosophique permettrait de mieux comprendre les phénomènes liés à la contextualisation didactique. Dix-huit élèves âgés de 5 à 7 ans, deux parents et un praticien-chercheur sont impliqués dans l’étude. La recherche est qualitative, exploratoire et repose sur le paradigme épistémologique interprétatif. Le corpus de données est issu de la transcription des échanges oraux de 2 ateliers de discussions à visée philosophique (DVP) et de 2 entretiens semi-directifs (ESD) réalisés auprès des parents d’élèves. Les DVP abordent deux thématiques philosophiques (« la transformation » et « grandir ») et sont amorcées par la lecture partagée d’un parent en tahitien, puis le praticien-chercheur lance la DVP dans laquelle le parent peut intervenir. Premièrement, les résultats soulignent la portée philosophique des albums qui reflètent l’ancrage culturel polynésien. Deuxièmement, nos travaux montrent l’importance de sensibiliser les parents aux pratiques philosophiques avant la situation d’apprentissage. Troisièmement, les résultats sur le plan linguistique confirment la présence d’alternances codiques repérables dans les discours. En conclusion, cet article permet d’enrichir les connaissances sur les phénomènes de contextualisation au profit de la réussite des élèves polynésiens.