On montre que la condition combinatoire de fortes coïncidences est suffisante pour qu'un système substitutif de type Pisot soit isomorphe en mesureà unéchange de morceaux dans un compact autosimilaire de mesure non nulle dans le produit d'un espace euclidien et d'extensions finies de corps p-adiques. En particulier, tout système substitutif de type Pisot est une extension finie de son facteuréquicontinu maximal ; en règle générale, ce dernier contient une translation p-adique si et seulement si la matrice d'incidence de la substitution est nilpotente modulo p.Abstract. The combinatorial condition of strong coincidence is proved to be a sufficient condition for the dynamical system associated with a non-unimodular substitution of Pisot type to be measure-theoretically isomorphic with an exchange of domain on a set called the Rauzy fractal of the substitution. The Rauzy fractal is a self-similar compact subset of the product of an Euclidean space with finite extensions of p-adic fields. As a consequence, every substitutive dynamical system of Pisot type is a finite extension of its maximal equicontinuous factor. We prove that this maximal factor contains a p-adic translation if and only if the incidence matrix of the substitution is nilpotent modulo p.
1248A. SiegelUne réponse complète aété obtenue durant les années 1960-1970 concernant les substitutions de longueur constante (voir en particulier [Kam72, Mar73, Dek78]) : le facteuréquicontinu maximal d'un système substitutif de longueur constante l est une translation sur le produit direct du groupe des entiers l-adiques Z l et d'un groupe fini ; il y a de plus un isomorphisme mesurable entre un système substitutif de longueur constante et son facteuréquicontinu maximal si et seulement si la substitution vérifie une condition combinatoire simple dite de coïncidences [Dek78].Concernant l'étude des substitutions de longueur non constante, un pas significatif fut de montrer que les fonctions propres des systèmes substitutifs primitifs sont continues ([Hos86], voir aussi [FMN96]). Ainsi, très opportunément, les deux principales classifications dynamiques que sont la classification par isomorphisme mesurable et celle par isomorphisme topologique sontéquivalentes dans le cas des systèmes substitutifs primitifs. De plus, le spectre discret d'un système substitutif se divise en deux parties : la première, d'origine arithmétique, provient de la matrice d'incidence de la substitution ; la seconde, combinatoire, est liée aux mots de retour associés au point fixe de la substitution. Des conditions partielles, certaines suffisantes, d'autres nécessaires, pour qu'un système substitutif soità spectre discret, ontété obtenuesà partir des méthodes développées dans [Hos86] (voir [Hos92, Sol92, Liv92, FMN96] en particulier).Pour les substitutions de type Pisot unimodulaires, la partie arithmétique du spectre est entièrement déterminée :étant convenu que les valeur propres seront toujours notées additivement, le spectre arithmétique est engendré par les fréquences d'apparition des let...