Résumé -Un enfant de 10 ans est admis en réanimation pédiatrique après avoir été pris en charge à son domicile par le SAMU dans ses vomissures, cyanosé et bradycarde. Les analyses toxicologiques du sang et des urines à son entrée mettent en évidence la présence de méthadone et de benzodiazépines. Aucune cause toxique n'avait été évoquée lors de son entrée ; des analyses toxicologiques complémentaires sont demandées par le médecin réanimateur. Pour vérifier le caractère « naïf » de ce jeune garçon vis-à-vis de la méthadone, une mèche de cheveux est prélevée. L'analyse segmentaire de cette mèche de 6 cm met en évidence la présence, dans tous les segments, de la cocaïne et ses métabolites, d'opiacés (6-MAM, morphine, codéine, pholcodine), de la méthadone et de son métabolite et des traces non quantifiables de prazépam, nordiazépam et de citalopram. L'interprétation des concentrations dans les cheveux est difficile et sujette à caution. Les deux parents se sont déclarés initialement comme d'anciens toxicomanes suivant uniquement un traitement à domicile de substitution par la méthadone. Ces déclarations ont été mises à mal par l'analyse segmentaire des cheveux. Ils ont reconnu au vu des résultats une consommation quotidienne de cocaïne et d'héroïne sous forme de « fumettes ». De nombreuses études relatent des cas enfants pour lesquels des concentrations plus ou moins importantes de stupéfiants sont retrouvées. Il est toujours difficile de conclure : s'agit-il uniquement de contamination passive ? Par inhalation, par contact cutané, par des objets souillés portés à la bouches ou bien encore une consommation plus ou moins épisodique, accidentelle ou volontaire de ces substances par l'enfant.
Mots clés : Polyintoxication, dépression respiratoire, méthadone, cocaïne, cheveuxAbstract -A ten-year old boy, found at home in his vomit, cyanotic with bradycardia, is transferred by the mobile emergency unit of Lille to the paediatric intensive care unit. At the entrance, toxicological analysis of blood and urine showed the presence of methadone and benzodiazepines. The parents gave a history which was essentially uneventful, and there was no indication of drug intake; additional toxicological analysis were requested, using the hair, to confirm or infirm the "naïve" status of the boy. The segmental analysis of a 6-cm lock of hair highlights the regular presence of cocaine and metabolites, opiates (6-monoacetylmorphine, morphine, codeine and pholcodine), methadone and metabolite and traces of prazepam, nordiazepam and citalopram. The interpretation of the concentrations of these substances in hair is difficult and unreliable. The two parents were originally reported as old drug's consumers, and now being participants in a methadone program. These statements are not in agreement with the hair segmental analysis. According to the results, they have recognized a daily consumption of cocaine and heroin by smoking. Numerous studies reported cases where drugs were found in more or less high concentrations in the body fluids and/or hai...