Cet article étudie les effets du développement de ce que nous appelons une « billetterie intelligente » au sein du spectacle vivant subventionné. A partir d’une vingtaine d’entretiens, d’une enquête par questionnaire et d’observations de terrain, il montre qu’elle occupe désormais une place centrale au sein des structures culturelles, en particulier parce qu’elle produit des données sur l’activité des lieux de spectacle et sur les comportements des spectateurs. La mise en forme de ces données suscite des attentes considérables, en particulier du fait des difficultés que traverse le secteur (baisse de fréquentation, difficultés à diversifier les publics). À défaut de pouvoir les surmonter, cette focalisation sur la production et l’exploitation de datas sert d’opérateur de compromis entre des acteurs qui ne partagent pas la même conception de leur mission culturelle.