Dans ce recueil, 18 auteur•e•s se penchent sur toutes les facettes des Vert•e•s suisses, du point de vue de la science et de l'observation politique. L'histoire des Vert•e•s suisses sera analysée (chapitre 1, Seitz), avec des chapitres spécifiques consacrés à chacun de ses fondements historiques, à savoir les mouvances écologiste, pacifiste et féministe (chapitre 11, Fuchs; chapitre 12, Schweizer; chapitre 13, Gisler, respectivement). La forte croissance de la base électorale des Vert•e•s sera, en outre, analysée, tout en comparant le profil de l'électorat des Vert•e•s avec celui de leurs concurrents, c'est-à-dire du Parti socialiste (PS) et des vert'libéraux (PVL) (voir le chapitre 3, Stadelmann-Steffen et Karin Ingold). Ce qui caractérise les Vert•e•s, c'est aussi leur recours intensif aux instruments de la démocratie directe (chapitre 9, Leemann et Odermatt). Cet aspect sera donc étudié de plus près, tout comme le comportement politique des Vert•e•s au Conseil national, en lien avec leur représentation dans les institutions (chapitre 8, Schwarz). Le livre se conclura enfin sur une analyse du Parti écologiste suisse (PES) en comparaison internationale (chapitre 14, Dolezal). Les Vert•e•s suisses -un parti à l'histoire mouvementée L'histoire des Vert•e•s est faite de ruptures. Déjà lors de leur création en 1983, les activistes issu•e•s de mouvances environnementale, pacifiste et de solidarité internationale n'arrivèrent pas à se mettre d'accord sur un projet national commun. Ce qui conduisit à la création de deux formations distinctes : les Vert•e•s dit•e•s « modéré•e•s » et les Vert•e•s alternatives et alternatifs. Les « modéré•e•s » s'imposèrent rapidement sous le nom de Parti écologiste suisse. Au fil du temps, les divers groupements des Vert•e•s alternatives et alternatifs finirent par rejoindre individuellement le PES. Ce qui élargit l'éventail thématique des Vert•e•s tout en provoquant un glissement du parti vers la gauche. En 2004, une aile des Vert•e•s zurichois•e•s quitta le parti pour fonder, en 2007, avec quelques groupements nouvellement créés en Suisse alémanique, le Parti vert'libéral, qui concurrença dès lors partiellement le Parti socialiste et les Vert•e•s. Dans le chapitre 1, Werner Seitz donne une vue d'ensemble détaillée de ces phases de création et de développement des Vert•e•s suisses, ainsi que de leurs victoires et de leurs échecs en votation et lors d'élections jusqu'en 2022. La « vague verte » Les Vert•e•s obtinrent leur victoire la plus spectaculaire en 2019, tout comme les vert'libéraux, lors des élections fédérales où ils et elles gagnèrent énormément de voix. Les deux « partis écolos » doublèrent presque leurs suffrages par rapport aux élections précédentes de 2015 : le PES gagna 6,1 points pour culminer à 13,2 %, le PVL gagna 3,2 points pour atteindre les 7,8 %. Celle qu'on a appelé la « vague verte » avait déjà commencé à gonfler dès les précédentes élections cantonales de 2018. Dans le chapitre 3, Isabelle Stadelmann-Steffen et Karin Ingold tentent de comprendre Suisse -Zurich,...